À travers le trou de la serrure

Simple et sans prétention mais chaleureuse et luxueuse : voici la carte de visite de Rose Uniacke, un style et une signature qui font écho à ses projets de conception tels que la Maison de ville Jo Malone London. « Lorsque j’ai fini de travailler dans un espace, je veux qu’il soit accueillant et me sentir comme à la maison » explique l’architecte d’intérieur britannique qui s’est construite une réputation internationale en combinant le grandiose et l’humble, le sophistiqué et le décontracté, le vieux et le neuf.

« La marque était claire et forte, et ce bâtiment géorgien classique était tellement glamour », dit-elle. J’ai posé du parquet en chêne pour tout adoucir, pour que ça ne semble pas trop formel. J’ai opté pour un effet naturel en utilisant des matières premières pour jouer avec l’idée des ingrédients utilisés dans les parfums de Jo Malone London. Voilà d’où je tire mon inspiration. Je suis obsédée par l’équilibre dans les pièces et par le fait de laisser les espaces respirer. »

Rose, qui travaille en étroite collaboration avec des artisans britanniques traditionnels, a conçu la plupart des meubles et de l’éclairage elle-même, notamment des lanternes en verre soufflées à la bouche, une longue table en chêne inspirée d’une vieille table de drapier et une table d’appoint à sabots en fer forgé et en acier.

Elle a aussi ajouté une multitude de détails subtils dans toute la maison afin de refléter le célèbre emballage de Jo Malone London, allant de la peinture pâle et crayeuse des murs aux fines lignes noires cousues sur les coussins en calicot naturel, « à l’image du ruban noir ». De longs rideaux en soie jaune babeurre apportent de la chaleur dans plusieurs pièces et, pour ajouter une touche de caractère et d’excentricité, elle a installé dans le salon une paire d’appliques en verre art déco et un lampadaire noir et crème vintage.

La supervision de son commerce d’antiquités, la conception de ses propres collections et la gestion d’un studio d’architecture d’intérieur - tout en étant la mère de cinq enfants (desquels quatre sont majeurs) et la femme de David Heyman, le producteur de Harry Potter - constituent une tapisserie extrêmement riche. « Ma vie est assez variée, d’une manière fantastique et j’adore mon boulot; je n’ai donc pas souvent l’impression de travailler » nous dit Rose. Ceci dit, de temps en temps, elle aime bien s’évader en se promenant ou en s’attardant dans une galerie d’art. « Mais je ne fais pas de yoga! », ajoute-t-elle en riant.